Interview de Laurence Grégoire qui nous ouvre les portes de l'Atelier 6 4 2 pour le PitchCafé#4 !
Colette : Comment en es-tu arrivée à danser le flamenco?
Laurence: J'ai toujours dansé. J’ai eu des cours de classique et de modern jazz quand j’étais ado et j’ai continué pendant mes études de communication à Mons. J'ai même fait de la figuration dans des opéras et des opérettes à Liège, à Namur et à Mons. En sortant de mes études, je suis venue à Charleroi et j’ai commencé à suivre des cours avec Monique Legrand, une des premières danseuses à faire du modern jazz il y a 30 ans et qui s'était installée dans le studio que nous occupons aujourd’hui. Et puis j’ai eu des enfants et j'ai consacré mon énergie à d’autres choses importantes.
Il y a une dizaine d’années j’ai eu de gros soucis de santé. Après mon rétablissement, j’ai eu besoin de faire quelque chose pour moi. Il fallait que je vibre et continue dans l'énergie que m'apportait la danse. Je ne voulais pas recommencer la danse classique mais toutefois je voulais retrouver une discipline qui me demande le même travail, la même rigueur, qui soit esthétique et qui ait énormément de caractère… sans pour autant que j’ai à lever ma jambe au-dessus de l’épaule [rires]. En cherchant sur internet, le flamenco m'a apporté la réponse... J'ai trouvé ça tellement fort, tellement beau ! C’est comme ça que j’ai poussé la porte du Centre espagnol de Gilly.
L’école de flamenco que j’ai rejointe, « Las estrellas andaluzas » est née là-bas. Dans ce centre, il y avait une brasserie/restaurant où la communauté hispanique (les vrais) se retrouvait pour manger une paella le dimanche, pour regarder les match de foot importants, etc. Il y avait une bonne ambiance à laquelle nous étions mêlés puisqu’on dansait dans la salle à l’arrière du bâtiment. C’est comme ça que j’ai commencé ! Mon ambition était de me greffer à une troupe qui avait 10-15 ans d'expérience de flamenco. J'ai travaillé seule et beaucoup, pour pouvoir les rejoindre.
Que s’est-il passé ensuite ?
Le centre espagnol de Gilly nous a lâchés un jour de rentrée académique. On a dû trouver un plan B assez rapidement. La Ruche Théâtre nous a accueillis à bras ouverts pendant plus de 2 ans.
Un jour, je fais mes courses et je croise Monique Legrand qui me dit que son studio (dans lequel j’avais dansé 25 ans plus tôt) est à vendre. On était un peu à l’étroit à la Ruche. J’avais envie de me consacrer corps et âme à ma passion donc j’ai acheté l’atelier.
L’espace était bien grand et lumineux mais il était resté inoccupé pendant 4 ans. Les miroirs avaient été arrachés. Les murs étaient éventrés. Il y avait de la tôle ondulée rouillée partout. Il a fallu se relever les manches, mais pour quelle réussite ! On a rajouté un parquet, changé tout le système de chauffage, repeint les moulures et les murs, nettoyé les radiateurs. Ça a été du boulot ! On l’a habillé avec des meubles chinés et l’école « Las estrellas andaluzas » s'y est installée. Aujourd’hui l'Atelier 6 4 2 accueille une prof gantoise, Anna Llanes, une danseuse soliste extraordinaire, qui vient donner cours aux élèves de l'école.
L’Atelier 6 4 2 accueille aussi d’autres disciplines ?
Oui ! On y donne des cours de théâtre, de biodanza (un système qui stimule le développement et l’intégration de l’être humain par la musique et l’émotion), de hip hop, de salsa en couple. J’aimerais aussi bientôt proposer un cours de maintien et Monique Legrand, l’ancienne propriétaire, revient en septembre pour donner des cours pour les personnes plus âgées. On accueille aussi régulièrement en résidence le groupe d’Esteban Murillo, un chanteur belgo-espagnol. Il donne un concert au PBA le 16 mai, allez-y !
Mais le lieu ne nous a pas encore montré tout son potentiel. Nous espérons donc y accueillir encore de nouvelles disciplines avec de nouvelles énergies !
Une dernière question : quel est l’accessoire principal d’un danseur ou d'une danseuse de flamenco ?
Les chaussures ! Elles sont faites sur mesure. La semelle est faite d’un seul tenant pour assurer le maintien du pied. Elles sont en cuire. Très raide au début donc il faut les « dompter ». Les clous sont plantés à l’avant et sur le talon. Ce sont de vrais instruments de musique !
Laurence attend vos bonnes énergies créatives pour laisser au flamenco l'occasion de faire un pas de côté... Rejoignez-nous le 31 mai à 19h30 à l'Atelier 6 4 2 (rue Delestienne 45 à Marcinelle) pour découvrir ce lieu et le sortir des oubliettes !